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Selon la conception dynamique du développement psychique développée par Mélanie Klein, le moi traverse pour se développer des « positions » qui se visitent et se réorganisent tout au long de la vie. Mélanie Klein a notamment décrit deux positions qui se succèdent dans la construction psychique du très jeune enfant : la position schizo-paranoïde, et la position dépressive. Ces positions déterminent une structure psychique caractérisée par la nature de la relation d’Objet, le type d’angoisse auxquelles le Moi est confronté, et les modalités défensives mises en place pour lutter contre ces angoisses.

La position dépressive pourrait se décrire rapidement comme le moment où le nourrisson commence à intégrer sa mère comme une personne aux différents aspects, et notamment à la fois satisfaisante et frustrante et renonce à l’illusion d’une mère idéale.

L’intégration de la position dépressive est déterminante dans la structure psychique d’un individu à plus d’un titre.

  • D’abord parce qu’il y inaugure les modalités de sa relation à l’Autre ;
  • Ensuite parce qu’il y accède à la fonction symbolique : le deuil réussi de l’objet idéal est permis par une opération psychique inédite consistant à mobiliser un objet interne (symbolique) susceptible de contenir la charge pulsionnelle initialement adressée à l’objet partiel.
  • Enfin parce que ces deux acquis liés au passage de la position dépressive sont clés pour la mise en place des capacités élaboratives et donc de la contenance pulsionnelle du futur adulte.

 

La complexité des opérations psychiques en jeu explique sans doute pourquoi il est si fréquent d’observer des « loupés » chez les personnes qui viennent nous consulter ; l’impulsivité, les difficultés dans l’élaboration, les phénomènes addictifs, les constructions en faux self sont des traces des difficultés rencontrées lors de l’intégration de la position dépressive.

 

Heureusement, pour Mélanie Klein chaque deuil, chaque perte de sa vie d’adulte (perte d’un être aimé, perte d’emploi ou deuils narcissiques...) est l’occasion de revisiter la « position dépressive » et éventuellement de réaménager les modalités défensives plus ou moins adéquates mises en place lors de sa première occurrence. Il est somme toute très probable que nous ayons à travailler avec nos clients à de tels réaménagements. 

 

 

 

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